La mensuelle d’ATTAC Paris Nord-Ouest
Rendez-vous à 19h30 à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 18ème arrondissement (15, passage Ramey, 75018), réunion publique ouverte à toutes et tous.
Attac Paris Nord Ouest recevra Emmanuel Vandame qui est paysan en agriculture biologique en Essonne et porte parole adjoint de la Confédération paysanne Ile de France.
Tout le monde a encore en mémoire la colère paysanne qui s’est exprimée massivement en ce début d‘année. Pour la désamorcer, le gouvernement paniqué, plutôt que de remettre en cause un modèle d’agriculture productiviste à bout de souffle, a préféré s’attaquer à des boucs émissaires bien commodes : les normes environnementales et les défenseurs de l’environnement.
La question, dont aurait dû s’emparer en priorité le gouvernement, est celle de la rémunération. C’est elle qui est à l’origine de la crise structurelle que vit le monde agricole et qui a été le déclencheur de ces manifestations de grande ampleur.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les agriculteurs et les agricultrices veulent pouvoir vivre dignement de leur travail. Ce qui n’est pas possible avec des politiques successives qui ont contribué, avec l’accord de la FNSEA (le syndicat majoritaire), à assujettir toujours davantage l’agriculture à l’agrobusiness et aux marchés mondiaux, comme l’illustre malheureusement le groupe Lactalis en ce moment. Le résultat, c’est la mise en concurrence des paysans et paysannes à l’échelle du monde avec comme conséquence des revenus qui sont tirés vers le bas quand les charges ne cessent d’augmenter.
Alors, pour essayer de s’en tirer, les uns veulent agrandir leur exploitation afin de toucher davantage d’aides de la PAC (la politique agricole commune de l’UE) largement indexées sur la surface cultivée, ce qui favorise évidemment les grosses exploitations.
Mais, c’est au détriment de l’installation de jeunes agriculteurs et agricultrices. Il y avait 2,3 millions d’exploitations en 1950, il en reste moins de 400000 aujourd’hui. Quant à leur taille, elle a cru de 27 hectares depuis 2000 pour atteindre 70 hectares.
Les autres veulent installer des panneaux solaires dans les champs (agrivoltaïsme) et produire des énergies d’origine agricole : agrocarburants, méthanisation (fabrication de gaz à partir de matière agricole)
Mais, l’UE, pourtant 2ème importateur alimentaire mondial, transforme ainsi de 15 à 20% de ses céréales en carburants alors que la surface accaparée par leur culture représente près de 10 millions d’hectares, soit davantage que la superficie de l’Irlande.
Ce sont des solutions radicalement différentes, comme celle que promeut la Confédération paysanne avec son projet d’agriculture paysanne, qui doivent s’imposer pour sortir d’un système qui maintient 18% des paysans et des paysannes sous le seuil de pauvreté, qui est incapable de nourrir correctement toute la population et qui tourne le dos aux enjeux climatiques.
Pour parler de ces sujets et de bien d’autres encore (les relations commerciales entre producteurs et distributeurs, les accords de libre-échange négociés par l’UE, le bio, l’artificialisation des sols, la sécurité sociale de l’alimentation,…), Attac Paris Nord-Ouest recevra Emmanuel Vandame qui est paysan en agriculture biologique en Essonne dans une ferme où depuis 2011 a été crée une unité de transformation de blé en farine et en pain. Il est, par ailleurs, porte parole adjoint de la Confédération paysanne Ile de France.
Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 18ème arrondissement
15, passage Ramey, 75018